• Inclusion

    Les élèves à Besoin Éducatif Particulier (BEP) désignent des élèves dont les situations de vie ont un impact important sur leur scolarité soit parce qu'ils sont en situation de handicap soit sont à haut potentiels ou inversement ont des difficultés d'apprentissages soit parce qu'ils sont malades ou encore vivent au sein de milieux familiaux mouvementés. Ainsi d'après les lois de 2005 et 2013 sur l'égalité des chances et l'inclusion des élèves handicapés alors il est nécessaire de permettre à ces élèves de poursuivre une scolarité dans les meilleures conditions possibles. Imaginons que notre classe accueille un élève porteur d'un handicap visuel total appelé Yann. Cet élève est suivi par un PPS. Il s'agit ici de définir les adaptations mises en place pendant les cours d'EPS pour permettre à cet élève d'accéder aux contenus pédagogiques et de renforcer son inclusion au sein de la classe selon les principes d'accessibilité et de compensation.

    La difficulté au cours de cette séquence pour un enfant aveugle correspond à la spatialisation du gymnase et de ses composants ainsi que la représentation du mouvement de son corps et de celui des autres.

    La première idée consiste à accompagner Yann dans sa découverte tactile de l'espace du gymnase: le laisser se balader, toucher et utiliser les objets rencontrés. On peut penser à une queue leu leu des élèves derrière l'élève porteur du handicap ou alors les autres enfants restent assis en groupe à un endroit donné. Chacun ferme les yeux. Yann se balade au sein du gymnase et dès qu'il rencontre un objet il le décrit et ses camarades doivent deviner de quel objet il s'agit. Un petit regroupement se forme, les élèves discutent voire essayent l'agrès en question puis la classe continue. Cela permet à toute la classe de découvrir l'espace. Lorsque le professeur montre des œuvres d'art alors un enfant est désigné pour décrire l’œuvre à toute la classe sans nommer les formes qu'ils voient (couleurs, scène représentée,...). Ensuite l'enseignant désigne un autre élève pour suivre avec son doigt sur le dessin le ou les forme(s) qu'il voit. L'enseignant approuve et fait suivre cette même forme sur le dessin avec le doigt de Yann (ou l'élève peut le faire avec Yann). Ensuite soit Yann est chargé de retrouver un objet de cette forme parmi un panel d'objets disposés devant lui soit l'enseignant ne lui fait pas suivre la forme sur le dessin mais les autres la lui décrivent en utilisant les propriétés qu'ils connaissent (il y a quatre côtés de même longueur...) et Yann essaie de trouver l'objet correspondant sur le dessin par la manipulation et l'estimation des longueurs. Ces devinettes sont également réalisées avec d'autres enfants.

    Concernant les groupes de travail, il est important de rappeler des règles que les élèves doivent certainement connaître et appliquer au quotidien avec Yann tel que : ne rien laisser par terre, toujours parler distinctement et face à chacun, utiliser un vocabulaire précis (non pas "je vois ça" ou "je vais aller là"),... Pour aider cet élève dans sa représentation des corps et du petit spectacle à monter à la fin de la séquence on peut envisager soit de donner à Yann de petites poupées malléables représentant ses camarades (chacune avec un signe distinctif pour que Yann sache quelle poupée représente quel camarade de son groupe) ainsi que des objets miniatures représentant les vrais objets du gymnase qu'ils auront à utiliser. Cela lui permettrait de manipuler ces objets sur le tapis du gymnase afin d'aider ses camarades dans leur réflexion artistique ainsi que permettre à ses équipiers de partager leurs idées à Yann en lui montrant comment ils pensent représenter telle ou telle forme. La même idée peut être réalisée avec un tableau velcro et des pin's scratch. Les autres groupes s'aident avec des dessins sur une feuille.

    Lors de la performance comment faire en sorte que Yann sache qui fait quoi à quel moment ? Il serait possible que chaque élève du groupe possède un bracelet réalisant un bruit différent quand l'élève bouge, si possible un bruit léger mais entêtant afin que notre élève l’entende sans que cela devienne agaçant pour les autres. Ainsi Yann saurait qui est en train de bouger. Après avoir appris ses enchaînements et ceux des autres, Yann se repèrerait à l'aide de ses bruits. Pendant la performance, il serait intéressant que les différentes transitions et mises en place des figures se fassent selon une alternance de mouvements vifs/ lents pour que notre élève repère bien où il en est dans la progression de la performance car les bruits effectués par le bracelet seraient contrastés. On peut également imaginer des indices au sol (bandes, relief,...) ou encore une performance en musique pour que la synchronisation l’aide à se repérer.

     

    Lorsque les autres réalisent leur performance, un camarade les décrit à Yann ou même si les élèves qui passent décrivent eux-mêmes leurs gestes et figures: cela leur permet de travailler le vocabulaire et de montrer au professeur qu’ils ont respecté la consigne de représenter les formes géométriques vues en classe..

     

    Tout au long des séances des temps de régulation sont organisés pour que Yann se repose selon ses capacités. De plus les figures sont réalisées plus lentement pour lui comme pour les autres.