• De l'intérêt interdisciplinaire

    Notre séquence porte sur l’apprentissage des solides en mathématiques ainsi que le domaine “S’exprimer devant les autres par une prestation artistique et /ou acrobatique” en EPS. Cette idée d’entrecroiser ces deux disciplines nous est venue de ce que l’on peut lire dans le Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale du cycle 2 à la fin de chaque volet consacré aux enseignements. Voilà ce qui est dit dans le cas respectif de l’EPS et des mathématiques: “Toujours en mathématiques, les élèves peuvent utiliser différents modes de représentations pour rendre compte des performances réalisées et de leur évolution.” ; “ Le travail sur les solides, les figures géométriques et les relations géométriques peut se développer en lien avec [...] “Éducation Physique et Sportive””.  

    Ces liens seront constants au début de manière immédiate entre les deux matières et le professeur organisera les séances de tel sorte à ce que les séances de mathématiques répondent à celles d’EPS (séance 1 à 3). Par la suite les séances d’EPS et de mathématiques seront développées à côté mais les principales notions  en transdisciplinarité auront été vues (séance 4 et 5). La séquence d’EPS se concrétisera par un projet collectif ce qui nous paraît plus pertinent puisque c’est l’EPS le support original qui permet aux élèves de remettre en question leur représentation des solides tandis qu’en mathématiques les élèves seront évalués par un contrôle de fin de séquence où ils mobiliseront les acquis théoriques (vocabulaire, définitions et propriétés) et pratiques (maniement du crayon et des outils, précision et traçage des solides) vus pendant la séquence (séance 6).

     

    Il est évident que les séances d’EPS et de mathématiques doivent se dérouler en coordination dans un laps de temps court afin que les élèves puissent se remémorer en classe de mathématiques ce qui a été réalisé pendant les séances d’EPS et inversement.

    On privilégie une approche inductive dans cette séquence interdisciplinaire c’est-à-dire qu’on laisse l’élève réfléchir sur les moyens mis à sa disposition (son corps, celui des autres, les objets de gymnastique,... pour l’EPS; le crayon, le compas, l’équerre, le sens de tracé,...pour les mathématiques) pour parvenir à former le solide demandé.

    Ainsi l’élève approfondit sa représentation de l’espace mais surtout sa représentation des solides. Il réinvestit le vocabulaire étudié en classe de CP et même vu en cycle 1. Il s’approprie par le corps la forme en question ce qui le fait réfléchir sur les contraintes liées à sa formation en acrosport. Il est important que l’élève comprenne l’abstraction inhérente aux mathématiques soit que le solide puisse être représenté avec autre chose qu’une feuille et un crayon à papier. L’un des buts finaux consiste en ce que l’élève se procure différentes manières d’appréhender les solides et de les tracer, qu’il sache qu’avec telle modalité de représentation comparée à une autre il est préférable de tracer un rectangle d’abord avec les deux plus grandes longueurs ou d’abord une des grandes longueurs puis un petit côté pour s’assurer le traçage de l’angle droit avec l’équerre; l’élève se pose des questions et compare les longueurs à l’œil nu ou avec un instrument. Par exemple pour la construction du rectangle en groupe de trois les élèves devront réinvestir leurs connaissances afin de faire correspondre les propriétés du rectangle et celles de leurs corps ( qu(i)’est-ce qui pourrait constituer un côté ?, quels sont les élèves les plus grands ou les plus petits ?, untel et untel sont t-ils de la même taille ? comment faire pour former un angle droit ?).

    En EPS la réalisation des figures permet à l’élève de s’approprier son corps ainsi que de coopérer lors des travaux de groupe. L’élève comprend que sa motricité ne réside pas seulement dans des actions de rapidité mais également de précision et passe par des pratiques artistiques moins mobiles qui peuvent être soit dures à réaliser soit dures à tenir parce qu’elles nécessitent une méthodologie précise ou l’usage de muscles pas souvent sollicités. L’élève apprend également à se montrer devant les autres petit à petit. Plus l’enjeu est important dans l’avancement de la séquence et plus l’élève se sentira soutenu par ses camarades de groupe. L’élève apprend également à planifier et à synchroniser ses actions avec les autres pour former ses figures.

     

    Le professeur surveille, étaye et garantit la sécurité de tous les élèves. L’avancement dans le travail de groupe est défini au préalable et les élèves sont énormément guidés puisqu’ils ne sont qu’en CP.